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CHOCOLAT EXPRESSO et EN VOITURE, S'IL VOUS..!
Titre : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO
Dans :
« CHOCOLAT, EXPRESSO ! »
(54ième épisode)
Roberto
Miss Maryl
Frédéric IV
Sylvestre (Ex Facteur)
Eléonore Parker (L'hôtesse)
Dino Martello (Le steward)
Carl Gustav surnommé « Tapette » (Le contrôleur)
Crâne rasé (Membre de la Milice Nationale pour l'Eradication)
Frelon (Membre de la Milice Nationale pour l'Eradication)
Grosses gencives (Membre de la Milice nationale pour l'Eradication)
Pitt Boule (Le Fugitif)
Lieu : L'histoire se déroule à bord de l'Orient Express
Genre : Comédie
EPISODE 54 : « CHOCOLAT, EXPRESSO » (2002)
Première partie de la pièce « Avec les Compliments de Madjax » (10 pers)
Auteur: Emilien CASALI
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement
Contact : Emilien CASALI– (France)
e-mail : casali-emilien1@orange.fr
http://emiliencasali.populus.ch/
http://biblioscolaire.populus.ch/
http://compballadins.populus.ch/
CLIQUEZ SUR LE LIEN POUR ENTRER DANS LE WEB SITE DE L'AUTEUR : EMILIEN CASALI
PROLOGUE
La Voix d'Eléonore Parker (dans le haut-parleur) /
Miss Maryl / Roberto / Dino Martello.
L'action se déroule à bord de l'Orient Express, dans la voiture 24.19. Miss Maryl et Roberto sont endormis sur un fauteuil, recouvert d'un drap
LA VOIX D'ELEONORE PARKER :(dans le haut-parleur)-Mesdames et Messieurs, soyez les bienvenus à Lyon, chef-lieu de la région Rhône-Alpes et du département du Rhône ! L'Orient Express vient de traverser à l'instant même le tunnel de Fourvière. Prochain arrêt : Montpellier. Je vous souhaite de passer un bon après-midi ! (Un scarabée sort de dessous le drap et prend la fuite)
MISS MARYL :(sursaute)-Ce n'est pas possible ! Que s'est-il passé ? (Elle secoue Roberto) Vite ! Réveillez-vous, Roberto !
ROBERTO :-Je dors.
MISS MARYL :-Quelque chose de bizarre s'est produit cette nuit.
ROBERTO :-Laissez-moi dormir !
MISS MARYL :-Durant notre sommeil, nous avons été transportés des chambres de l'Hôtel Pimodan au compartiment couchette de l'Orient Express. Je ne comprends pas... Comment se fait-il…?
ROBERTO :-Effectivement ! Vous tenez là le numéro de magie du siècle, qui ferait les beaux jours de Las Vegas.
MISS MARYL :-Je ne plaisante pas, Roberto.
ROBERTO :-A moins que vous ne fassiez des hallucinations graves !? Dans ce cas, c’est un psy qu'il vous faut aller consulter.
MISS MARYL :-Il faut absolument que vous nous sortiez de là !
ROBERTO :-Voyez ça avec Madjax le célèbre magicien.
MISS MARYL :-Un mauvais sort s'est abattu sur nous !
ROBERTO :-Vous voulez dire qu'on a couché ensemble dans le même lit. Oh, mon dieu ! Comment avons-nous pu en arriver là ? Je devais être saoul. C'est sûrement ça ! Je vous demande pardon, Miss Maryl, plus jamais je ne me conduirai de la sorte !
DINO MARTELLO :(surgit avec un chariot) - Chocolat ! Expresso ! Cappuccino ! Chocolat ! Expresso ! Cappuccino !
ROBERTO :(plonge par terre) -Que fait-il dans notre chambre, celui-la ? Sauve qui peut ! Nous avons été pris en « flag ».
DINO MARTELLO :-Buonjorno les amoureux ! (Il propose une tasse à Miss Maryl) Et un Expresso pour la Signorina !
MISS MARYL :-Que se passe-t-il ? Qui êtes-vous, garçon ?
DINO MARTELLO :-Comment cela, qui je suis ? Vous avez la mémoire qui flanche ou quoi ? C'est moi, Dino Martello, le steward de ces dames ! (Il lui fait le baisemain) La Signorina a passé une bonne nuit ? J'ai tout de même le devoir de vous avertir que la voiture 24.19 n'est pas un compartiment couchette, et donc, par conséquent vous voudrez bien regagner au plus vite le vôtre situé dans la voiture numéro 9. Je veux bien faire une exception pour cette fois-ci.
FIN DU PROLOGUE
...........
Acte 1 / Scène 1
MISS MARYL :-Dites-moi, bellâtre, peut-on savoir ce que nous faisons à bord de L'Orient Express ?
DINO MARTELLO :-Il se trouve que la Signorina et son « Grand Chouchou » ont souhaité embarquer cette nuit à bord du célèbre train pour effectuer un long voyage en direction de contrées inconnues « par delà et là pour » !
MISS MARYL :-C'est quoi cette histoire de « Grand Chouchou » ?
DINO MARTELLO :-L'ambiance de Paris ne convenait plus à la Signorina.
MISS MARYL :-Et pourtant : « I Love Paris » !
DINO MARTELLO :-Après quoi, la Signorina et son « Grand Chouchou » ont participé activement à la petite fiesta donnée en leur honneur par mon Seigneur le prince Frédéric IV de Moldoveanu.
ROBERTO :-C'est donc vrai, j'étais saoul.
DINO MARTELLO :-Il est vrai que cette nuit, la Signorina et son « Grand Chouchou » ont forcé un peu trop sur la liqueur de cerise; c'est pourquoi je leur suggère, à présent, de prendre un expresse afin que ceux-ci retrouvent au plus vite toutes leurs facultés. Le « Grand Chouchou » prendra également un Expresso ?
ROBERTO :-Pour moi, ce sera un thé au jasmin. Et puis Cessez de m'appeler « Grand Chouchou » !
DINO MARTELLO :-Nous ne servons pas de thé au jasmin à bord de l'Orient Express.
ROBERTO :-Dans ce cas, je prendrai du thé à la fleur de Lotus.
DINO MARTELLO :-Je regrette.
ROBERTO :-Vous ne servez pas de thé à la menthe non plus ?
DINO MARTELLO :-Je peux peut-être vous proposer un chocolat.
ROBERTO :-Bof !
DINO MARTELLO :-Un capuccino à la crème chantilly ? Le « Grand Chouchou » fait la chochotte ou quoi ? C'est quand vous voulez ?
ROBERTO :-Je vous en prie, enfin ! Eh bien, tout compte fait, je prendrai un Expresso avec un nuage de lait.
DINO MARTELLO :-C'est à dire que le lait se trouve à la cuisine.
ROBERTO :-Qu'attendez-vous pour aller en chercher?
DINO MARTELLO :-Je précise à Monsieur Roberto que l'Expresso se boit de préférence sans lait... à cause de l'arôme, voyez-vous ?
ROBERTO :-Ce qui compte pour moi, c'est la caféine; c'est elle qui me procure du tonus.
DINO MARTELLO :-Seulement… avec le lait, l'Expresso perd tout son arôme.
MISS MARYL :-Je confirme, « Grand Chouchou ».
ROBERTO :-Cessez de m'appeler « Grand Chouchou », je vous prie !
DINO MARTELLO :(lui fait le baisemain) Mille fois merci de prendre ma défense, bella galina !
MISS MARYL :-Il n'y a pas de quoi, mon cher Dino.
DINO MARTELLO :-Vos yeux ont la couleur du paradis, bella donna !
ROBERTO :-Je veux mon nuage de lait, un point c'est tout.
MISS MARYL :-Je vous trouve bien capricieux, Roberto.
DINO MARTELLO :-Laissez-le faire la chochotte à sa guise ! Revenons plutôt à nous, cara mia, j'ai tant d'aveux délicieux à vous susurrez à l'oreille. Je vous trouve si bellissima, mon ange!
ROBERTO :-Un tout petit nuage de lait ferait vraiment l'affaire.
DINO MARTELLO :-Vos mains sont si douce ! Votre coeur est si chaud et votre âme est si câline ! Bellissima ! Bellissima ! Quand je frôle mon corps tout contre ton corps, donna mia ! Je ressens comme une sensation de bonheur impérial.
Fin de la scène 1
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Acte 1 / Scène 2
Roberto / Miss Maryl / Dino Martello / Eléonore Parker.
ROBERTO :-C'est donc à la cuisine que se trouve le lait. Vous ne voulez vraiment pas aller en chercher, Dino ? Après quoi, je ne vous embêterai plus, mais alors plus du tout ! C'est promis !
ELEONORE PARKER : (entre)-Au lieu de faire la cour à Mademoiselle, tu ferais bien de servir le nuage de lait au « Grand Chouchou », Dino.
DINO MARTELLO :-Tu étais là, mon trésor sucré rempli de lumière ?
ELEONORE PARKER :-Tu connais la formule de la maison : « le client ne doit jamais attendre » !
DINO MARTELLO :-Je te jure que je n'ai rien fait de mal, mon trésor sucré rempli de lumière ! Ti amo, donna mia ! Ti amo ! Ti amo !
ELEONORE PARKER :-Cesse de me coller autant !
DINO MARTELLO :-Tu es fâché ?
ELEONORE PARKER :-Tu m'avais juré l'autre soir que jamais plus je ne t'y reprendrais.
DINO MARTELLO :-Tu peux m'ouvrir cent fois les bras, « Donna mia », c'est toujours la première fois !
ELEONORE PARKER :-Arrête toutes ces simagrées. Je te rappelle que nous
sommes sur notre lieu de travail. Ca commence à bien faire !
DINO MARTELLO :-Je ne recommencerai plus jamais ! Je te le jure ! Je t’adore ! Ti amo, ti amo, mon trésor sucré rempli de lumière ! (Il sort)
ELEONORE PARKER :-Messieurs dames, bonjour ! Alors, on se plait bien dans la voiture 24.19 ?
ROBERTO :-Elle est très confortable et très spacieuse.
ELEONORE PARKER :-J'ai tout de même le devoir de vous avertir que celle-ci n'est pas un wagon couchette.
ROBERTO :(s'agenouille devant Eléonore)-Nos excuses, Mademoiselle ! Je vous promets que nous regagnerons la voiture 9 ensuite.
MISS MARYL :-A qui ai-je l’honneur ?
ELEONORE PARKER :-Les présentations ont été faites hier soir, semble-t-il ?
MISS MARYL :(ferme les yeux et se concentre)-Laissez-moi deviner... Vous vous appelez... voyons voir...
ROBERTO :-Attention ! Miss Maryl fréquente Madjax le magicien. Vous allez voir ce que vous allez voir !
ELEONORE PARKER :-Eh bien, alors, qui suis-je ?
MISS MARYL :(ouvre les yeux)-Vous vous appelez Eléonore Parker, vous êtes hôtesse à bord de l'Orient Express.
ELEONORE PARKER :-C'est exact.
ROBERTO :-C'est tout simplement génial ! Il faudra que vous m'expliquiez comment vous faites, Miss Maryl.
MISS MARYL :-C'est une question d'observation.
ROBERTO :(lui fait le baisemain)-C'est prodigieux!
MISS MARYL :-Vous n'êtes pas encore au bout de vos surprises, mon cher Roberto; j'ai plus d'un tour dans mon sac.
ROBERTO :-Vous me donnerez des cours de prestidigitation ?
MISS MARYL :-C'est à dire que j'ai signé un contrat avec Madjax qui m'interdit de divulguer ses tours de passe-passe.
ELEONORE PARKER :-Bon, si je vous dérange, vous me le dites.
MISS MARYL :-Justement, Mademoiselle Parker, j'ai une question à vous poser : Puis-je savoir où nous conduit l'Orient Express ?
ELEONORE PARKER :-Comment, vous ne connaissez pas son itinéraire ?
ROBERTO :-Attention ! Madjax va parler.
MISS MARYL :-A vrai dire, je ne m'en souviens plus... J'étais tellement saoul, cette nuit.
ROBERTO :-C'est de ma faute, Mademoiselle Parker, j'ai commis une faute impardonnable, voyez-vous.
ELEONORE PARKER :-Cette année, l’Orient Express quitte momentanément son parcourt habituel pour effectuer un crochet par l'Espagne.
ROBERTO :-E viva Espagna !
MISS MARYL :-C'est tout de même incroyable, Roberto.
ROBERTO :-Ah ! Ce que j'adore les voyages surprises.
MISS MARYL :-Vous me cachez quelque chose, mon ami. Quoiqu'il en soit, pour une surprise, c'est une surprise ! Si l'on m'avait dit qu'un jour j'allais me retrouver à bord de ce train.
ROBERTO :-Dans la voiture 24.19, s'il vous plait.
MISS MARYL :-Et qui plus est, dans vos draps, mon cher.
ROBERTO :-Elle ne me le pardonnera jamais.
MISS MARYL :-Si c'est pour une demande en mariage, je vous préviens...
ROBERTO :-Je vous demande pardon ?
MISS MARYL :-Ca alors ! C'est vraiment sympa de votre part.
ROBERTO :-Je vous assure que je n'y suis pour rien.
ELEONORE PARKER :-A son retour d'Espagne, l'Orient Express reprendra son parcours habituel.
ROBERTO :-E viva Espagna !
MISS MARYL :-Et que nous réserve ce voyage de noce ?
ELEONORE PARKER :-Mais tout d’abord ! je m'en vais vous raconter la petite histoire de l'Orient Express qui, à peine né, était déjà une légende : « Quand le 4 octobre 1883, à ? heures et demi du soir, le premier express d'orient s'ébranla sur le quai de la gare de l'est à Paris, l'évènement fut sans précédent. Pas un voyageur n'avait cru encore possible de monter en voiture non loin des berges de la Seine pour en descendre sur les rives du bosphore. A peine né, l'Orient Express est d'avantage qu'un moyen de transport, c'est un trait d'union entre les peuples et les états, un rêve d'orient fédérateur déjà des nations européennes. Au fil des décennies, ce palace roulant va traverser ou ne plus traverser l'Europe, au gré des périodes d'insouciances des guerres qui ravagent et des révolutions qui séparent; il va aussi nourrir l'imagination des écrivains, des poètes, des cinéastes... Depuis 1983, après un demi siècle d'interruption, l'Orient Express roule à nouveau. Les voitures ont été restaurées à l'identique... Sur le parcours d'origine, 120 passagers embarquent dans le sillage de la belle époque. L'Orient Express parcourt plus de 3000 kilomètres, de la Seine au Bosphore en 67 heures et 46 minutes, et franchit les frontières sans obstacle et rapidement... Il s'arrêtent à la gare de Paris, à celle de Zurich, de Sarlsbourg, de Vienne, mais aussi à celle de Budapest, de Bucarest et enfin, pour finir, à celle d'Istanbul. Les voyageurs n'ont pas à descendre du train, c'est le train qui change de locomotive en franchissant les frontières ».
MISS MARYL :-Fantastique ! Pouvais-je rêver mieux comme aventure ? Je vous conseille de tenir le coup jusqu'à Istanbul, Roberto... car connaissant votre instabilité...
ROBERTO :-J'irai jusqu'au bout du monde, si tu me le demandais.
MISS MARYL :-Vous êtes un amour !
ELEONORE PARKER :-Sont à la disposition des voyageurs: Wagons salons,cabines individuelles au lit douillet avec cabinet toilette...
ROBERTO :-Je finis de boire mon Expresso, après quoi je regagne la voiture 9, Mademoiselle. Vous avez ma parole.
ELEONORE PARKER :-Voiture restaurant tendue de tapisserie de velours de Gène et cuire de Cordoue...Argenterie et cristallerie qui scintillent à la lumière des lanternes au gaz, finesse de la table, excellence des vins... etc... etc...
MISS MARYL :-Parfait ! On va se régaler !
ELEONORE PARKER :-Bon appétit !
ROBERTO :-Vous vous en allez déjà, Mademoiselle Parker, vous ne raconter pas à Miss Maryl l'histoire de la voiture 24.19 ?
ELEONORE PARKER :-Je n'ai pas le temps, mon « Grand Chouchou », le travail m'attend, voyez-vous. Veuillez m'excuser. (Elle sort)
ROBERTO :-C'est quoi cette histoire de « Grand Chouchou » ?
MISS MARYL :-Monsieur me fait des infidélités, à présent.
ROBERTO :-Voyons, qu'allez-vous imaginez là, ma chère ?
Fin de la Scène 2
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Acte 1 / Scène 3
Roberto / Miss Maryl / Dino Martello /
Frédéric IV (Prince de Moldoveanu)
MISS MARYL :-Vous voulez bien me la raconter, Roberto ?
ROBERTO :-A une seule condition, que vous me révélez votre tour de passe-passe de tout à l'heure.
MISS MARYL :-Je ne sais pas si je vais pouvoir... avec tout ce que j'entends sur le « Grand Chouchou » depuis mon réveil. Mais enfin, je vous l'ai déjà dit, c'est une question d'observation.
ROBERTO :-Il doit y avoir un truc.
MISS MARYL :-Vous noterez, mon cher, que chaque employé de la maison porte un badge sur son veston.
ROBERTO :-C'est exact.
MISS MARYL :-Vous voilà suffisamment éclairé ?
ROBERTO :-Zut alors ! Vous m'avez bluffé.
MISS MARYL :-A présent, racontez-moi l'histoire de la voiture 24.19.
ROBERTO :-Je crois bien qu'un traité historique fut signé dans cette voiture pendant la première Guerre Mondiale. Je n'en suis pas certain.
FRÉDÉRIC IV :(entre)-Lorsque la guerre 14-18 éclata, la circulation de l'Orient Express fut suspendue; les voitures de luxe où s’exaltait l'euphorie de la belle époque furent affectées au transport de troupes et de munitions; la voiture 24-19 devint alors un personnage à part entière de la bataille : Son histoire est celle de « l'Armistice ». Cette petite voiture qui allait tranquillement de Paris à Cherbourg fut brusquement appelée à devenir le bureau du Général Foch qui n'était pas encore le maréchal; ce dernier avait fait savoir à la compagnie des wagon-lit qu'il désirait avoir une voiture bureau dans laquelle il pourrait circuler; on lui affecta cette petite voiture-restaurant dans laquelle fut signé « l'Armistice » à Compiègne.
FRÉDÉRIC IV :(Toujours)-Quelques années plus tard, lorsque les troupes Allemandes occupèrent la France, Hitler fit de l'Orient Express un monument symbolique de son triomphe : lui et ses dirigeants se réunirent dans la voiture 24.19 et exactement au même endroit où ils signèrent le traité de Versailles comme vaincu, ils signèrent comme vainqueur. Puis Hitler fit porter la voiture de l'armistice à Berlin, sur la place du Vieux Musée, installa le traité de Versaillais sur la table occupée précédemment par Maréchal Foch, fit construire un praticable afin que les gens puissent passer pour voir le traité. Voilà pour le petit renseignement, Monsieur le justicier au grand coeur. Mes hommages, Miss Maryl ! (Il lui fait le baisemain)
ROBERTO :-C'est quoi encore cette histoire de justicier au grand coeur ?
FRÉDÉRIC IV :-Vous savez parfaitement ce que je veux dire, « Grand Chouchou ».
ROBERTO :-A qui ai-je l’honneur ?
FRÉDÉRIC IV :-Les présentations ont été faites hier soir, me semble-t-il ?
ROBERTO :(ferme les yeux et se concentre)-Laissez-moi deviner... vous vous appelez...
FRÉDÉRIC IV :-Eh bien, alors, qui suis-je ?
ROBERTO :(ouvre les yeux ensuite)-Tiens ? C'est curieux, cet employé ne porte pas de badge sur lui.
MISS MARYL :-Les tours de passe-passe de Madjax ne sont pas toujours infaillibles, Roberto.
FRÉDÉRIC IV :-Je suis Frédéric IV, prince de Moldoveanu.
ROBERTO :(lui fait le baisemain)-Pardonnez cette méprise, mon Seigneur. La vie est belle ?
FRÉDÉRIC IV :(le repousse délicatement)-La liqueur de cerise vous aurait-elle fait perdre la mémoire ?
DINO MARTELLO :(entre avec une bouteille de lait)-Voici le nuage de lait tant attendu par Monsieur Roberto ! Laissez place, je vous prie.
ROBERTO :-Ma tasse de café est vide, voyez-vous, mon cher Dino...
DINO MARTELLO :-Je vois. Je reviens… (Il quitte rapidement les lieux avec la bouteille de lait)
FRÉDÉRIC IV :-Miss Maryl a bien dormi ?
MISS MARYL :-Divinement bien !
FRÉDÉRIC IV :-Avez-vous apprécié la petite fiesta que j'ai donné en votre honneur ?
ROBERTO :(lui fait le baisemain)-C'était super, mon Seigneur !
FRÉDÉRIC IV :(le repousse délicatement et continue de s'adresser à Miss Maryl)-Ca va, vous n'êtes pas trop secoué dans ce wagon ?
ROBERTO :(lui refait le baisemain)-C'est le pied, mon Seigneur !
FRÉDÉRIC IV :(le repousse délicatement)-Vous n'êtes pas sans ignorer, Miss Maryl, que l'Orient Express va faire un crochet par l'Espagne au cours des heures à venir; j'ai donc décidé d'organiser une « Rave Party » ce soir pour marquer le coup, n'est ce pas... qui s'intitulera « Special Ibiza Touch »! Vous êtes la bienvenue !
MISS MARYL :-C'est trop d'honneur que vous me faites, mon Seigneur.
ROBERTO :(fait le baisemain à Frédéric)-C'est trop touchant de votre part, mon Seigneur.
FRÉDÉRIC IV :(le repousse violemment)-Cela suffit, guignol ! Ecarte-toi de mon chemin ! (Il s'adresse toujours à Miss Maryl) Quant à vous, Miss Maryl, suivez-moi, nous sommes attendus pour déjeuner dans le wagon restaurant.
ROBERTO :-Ah ! Ce n'est pas de refus ! Justement, je commençais à avoir un petit creux. Hum ! J'espère qu'il y aura des frites au menu.
FRÉDÉRIC IV :-C'est à Mademoiselle que je m'adresse.
ROBERTO :-Je ne vais quand même pas me ronger les ongles en l'attendant.
MISS MARYL :-Vous profiterez de mon absence pour répéter le numéro du" badge. C'est un tour prodigieux, n'est-ce pas ?
ROBERTO :-La vie est vraiment injuste !
DINO MARTELLO :(entre avec une tasse de café en main)-L'Expresso de Monsieur Roberto est servi.
FRÉDÉRIC IV :-Allons-y, Miss Maryl.
MISS MARYL :(le prend par le bras)-Que mangeons-nous ce midi, mon Seigneur ?
FRÉDÉRIC IV :-J'espère que vous apprécierez la pintade à l’estragon.
ROBERTO :(prend Frédéric par le bras)-J'ai une préférence pour la cuisse, mon Seigneur. Mais pourvu qu'il y ait des frites.
FRÉDÉRIC IV :(le repousse)-J'ai dit couché, guignol !
ROBERTO :-Je porterai plainte pour mauvais traitement.
FRÉDÉRIC IV :-C'est cela, va te plaindre au bon dieu, justicier de mes deux.
MISS MARYL :-Qu'est-ce qu'on attend pour aller déjeuner, Frédéric ?
FRÉDÉRIC IV : -Après vous, très chère ! (Frédéric IV et Miss Maryl sortent)
Fin de la Scène 3
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Acte 1 / Scène 4
Roberto / Dino Martello / La voix d'Eléonore Parker (dans le haut-parleur) / Pitt Boule / Crâne rasé / Frelon /Grosses gencives (Membres de la M N E)
DINO MARTELLO :(tend la tasse de café à Roberto)-Mon Seigneur n'a pas trop l'air de vous apprécier.
ROBERTO :-Quel culot, ce type ! Il se permet d'embarquer ma compagne sans me demander la permission.
DINO MARTELLO :-Il vous rend l'appareil.
ROBERTO :-Comment cela, il me rend l’appareil ?
DINO MARTELLO :-C'est la preuve qu'il n'a pas digéré votre surprenant numéro de cette nuit, alors il en vient aujourd'hui à prendre certaines libertés au nez et à la barbe de Monsieur.
ROBERTO :-Expliquez-vous, je vous prie.
DINO MARTELLO :-Voyez-vous, mon « Grand Chouchou », de nos jours, il y a des plaisanteries qui peuvent rendre jaloux certaines âmes sensibles.
ROBERTO :-Ne me dites pas, Dino, que j'ai commis un crime affreux sous les effets de la liqueur de cerises ?
DINO MARTELLO :-Un péché impardonnable.
ROBERTO :-Vraiment ?
DINO MARTELLO :-Votre Expresso refroidi.
ROBERTO :-De quoi suis-je accusé exactement ?
DINO MARTELLO :-Cela vaut bien un petit pourboire.
ROBERTO :(sort de sa poche un billet qu'il remet au steward)-Ca ira, dix Euros ?
DINO MARTELLO :(se saisit du billet)-Bien que je préfère les dollars. Mais enfin ! (Puis) Eh bien voilà: il se trouve que cette nuit, Monsieur Roberto, déguisé sous son apparat de justicier au grand coeur, était très en verve.
ROBERTO :-Je vous demande pardon ?
DINO MARTELLO :-Le costume de scène de Monsieur est actuellement au repassage.
ROBERTO :-Mais enfin ! C'est quoi au juste cette histoire de justicier au grand coeur ?
DINO MARTELLO :-Ah ! Il fallait voir toutes ces galipettes ! Vous étiez beau comme un dieu, fort comme un turc, souple comme un acrobate, félin comme un jaguar. Si bien que vous avez fait mouche dans le coeur de la belle Tamara. Et pas seulement dans le sien.
ROBERTO :-La belle Tamara, dites-vous ?
DINO MARTELLO :-La fiancée de Monseigneur.
ROBERTO :-Bon sang ! Je comprends mieux, à présent. Vraiment, c'est impardonnable.
DINO MARTELLO :-Vous ne finissez pas votre Expresso ?
ROBERTO :-Et mon nuage de lait ?
DINO MARTELLO :-Que suis-je distrait ! J'ai laissé la bouteille à la cuisine. (Il lui arrache la tasse des mains et sort) Je reviens de suite, mon « Grand Chouchou ».
Soudain, le train frêne brusquement. Roberto bascule en arrière; en tombant, il actionne une manette. C'est alors que Le toit du compartiment s'ouvra automatiquement. Le soleil inonde la pièce.
LA VOIX D'ELEONORE PARKER :(dans le haut-parleur) :-Montpellier ! Montpellier ! Deux minutes d’arrêt ! Je répète : deux minutes d’arrêt ! Le passager 120 est invité à embarquer à bord de l'Orient Express numéro 210866.
PITT BOULE :(traverse la voiture à toute allure)-Sauve qui peut ! La Milice est à mes trousses !
FRELON :(est à ses trousses, armé d'un Flash Ball)-Le parasite est passé par là ! Suivez-moi, les collègues !
GROSSES GENCIVES :(armée d'un Flash Ball)-On va lui faire la peau !
CRÂNE RASE : (armé d'un Flash Ball)-Le suspect ne doit pas s'échapper, les gars. Je le veux mort ! C'est compris ? Dépêchez-vous de lui exploser sa petite face de rat ! N'oubliez pas de me rapporter son scalp !
(Puis ils quittent les lieux)
Fin de la Scène 4
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EPILOGUE
Roberto / La voix d’Eléonore Parker / Tamara / Sylvestre / Pitt Boule / Frédéric IV (prince de Moldoveanu) /Grosses gencives / Le sergent Crâne Rasé / Frelon (Membres de la MNE) /Dino Martello / Carl Gustav (Le contrôleur)
LA VOIX D'ELEONORE PARKER :(dans le haut-parleur)-Le train 210866 en provenance de Paris et à destination d'Istanbul qui, cette nuit, fera spécialement un crochet par l'Espagne, va partir. Le passager 120 est invité à embarquer rapidement. Eloignez-vous de la bordure du quai, merci. Prochain arrêt: Barcelone.(Puis on entend un coup de sifflet. le train démarre rapidement.
Roberto est resté assommé dans sa chute)
PITT BOULE : (entre)-Sauve qui peut, la Milice veut me scalper !
GROSSES GENCIVES : (poursuit Pitt Boule en le menaçant avec son flash-back)-Fugitif Pitt Boule, arrêtez-vous ! Sinon j'vous explose votre face de rat !
DINO MARTELLO :(entre, une bouteille de lait en main)-Le nuage de lait de Monsieur Roberto est avancé.
ROBERTO :-Plus tard, mon ami.
DINO MARTELLO :-Que vous est-il arrivé, Monsieur Roberto ?
ROBERTO :-Ce n'est rien. Je me suis cogné la tête en tombant, puis j'ai perdu connaissance. Aidez-moi à me relever !
DINO MARTELLO :-Je vous conseille d'aller dans votre chambre sans plus tarder. Suivez-moi ! (Il accompagne Roberto vers la sortie)
FRELON :(entre, suivi du sergent Crâne rasé)-par ici, mon sergent, nous le tenons. On va lui faire la peau à cette crevure !
CRÂNE RASE :-Vous n'êtes que des bons à rien ! Qu’attendez-vous pour l’abattre ? (Il renverse Dino sur son passage)
CARL GUSTAVE :(entre à son tour)-Vous n'avez rien à faire dans ce train, Messieurs darnes ! Sortez ! (Il sort)
DINO MARTELLO :-Porca miseria ! La bouteille de lait est cassée. Tant pis ! Je vais aller en chercher une autre. (Il sort)
TAMARA :-Je trouve que ce train va vite ? Bon sang ! (Son corps vacille de droite à gauche) En tout cas, c'est gentil à vous de m'avoir délivré, Monsieur. Même dans un bordel, je n'ai connu pareil calvaire. Mon homme est très jaloux. Il m'a enfermé douze heures durant dans ma chambre. Je le maudis !
SYLVESTRE :(entre)-Paix et tranquillité ! Voilà le bonheur !
TAMARA :-La vie en couple n'est pas si simple ! Monsieur. Depuis quelques temps, ce n'est pas le pied avec mon homme.
SYLVESTRE :-Sourire trois fois tous les jours rend inutile tout médicament.
TAMARA :-Avec cette crapule ! je n'y arrive pas.
SYLVESTRE :-Qui peut dominer une colère passagère s'évite cent jours de misère.
TAMARA :-Je suis damnée !
SYLVESTRE :-Rien n'est dur pour ceux qui ont de la volonté.
TAMARA :-Vous savez ! mon brave ! je prie tous les jours que dieu fasse pour que l'entente cordiale resurgisse au sein de notre ménage... mais hélas... Hélas... (Son corps vacille de droite à gauche) Mon dieu ! Ce qu'il va vite ce train !
SYLVESTRE :-L'Esprit a beau faire plus de chemin que le coeur ! Il ne va jamais aussi loin. Bon ! Ce n'est pas tout; j'aimerais bien savoir où se trouve ma chambre ?
TAMARA :-Vous ne trouvez pas que ce train va vite?
SYLVESTRE :-C'est fort possible.
TAMARA :-Dites-moi, vous pensez que ça va s'arranger avec mon homme ?
SYLVESTRE :-Je regrette, ma petite dame, mais ce n'est pas écrit « marabout » sur mon front ! (Son corps vacille de droite à gauche) Bon sang !
FRÉDÉRIC IV :(entre)-Que fais-tu là, Tamara ?
TAMARA :(le gifle)-Prends ça dans ta tronche, pauvre type ! Ca t'apprendra d'enfermer ta femme dans sa chambre. Tu mériterais qu'on te pende pour ça.
FRÉDÉRIC IV :-Si tu me touches encore une fois, je te tue, traînée ! (Son corps vacille de droite à gauche) Bon sang ! Ce qu'il va vite ce train !
TAMARA :-C'est ça, cause toujours ! Ca y est, tu as fini de bringuer ?
FRÉDÉRIC IV :-Pour la énième fois je te demande de soigner ton langage lorsque tu te trouves dans le grand monde.
TAMARA :-Il était bon le « treap » de cette nuit, crapule ? Alors, ça Kif sec quand ta femme n'est pas là; Monseigneur en profite un "max" pour s'envoyer en l'air avec la première inconnue.
FRÉDÉRIC IV :(la gifle)-Espèce de traînée ! Dès lors, je t’interdis de mettre les pieds dans la Jet Set. (Son corps vacille de droite à gauche)
TAMARA :-Tu peux te la foutre où je pense ta Jet Set ! ainsi que ta nouvelle Maîtresse. (Son corps vacille de droite à gauche)
(Sylvestre s'assoit sur le fauteuil en position lotus)
FRÉDÉRIC IV :-C'est toi qui a commencé... Oh ! Et puis, d'abord, tu sais ce que je lui dis à ton justicier de mes deux ?
TAMARA :-Fallait pas me chercher.
FRÉDÉRIC IV :-C'est toi qui a commencé.
TAMARA :-N'oublie pas de m'envoyer un Email pour la noce.
FRÉDÉRIC IV :-Il aurait mieux valu que je te laisse crever dans ton trou à rat.
TAMARA :-Je te rappelle que tu as fais des pieds et des mains pour m'avoir.
FRÉDÉRIC IV :-Et même que la note fut drôlement salée; je n'ai eu le droit à aucune ristourne de la part de ton macro. (Son corps vacille de droite à gauche) Mais que se passe-t-il, enfin ? Pourquoi va-t-il si vite ?
TAMARA :-C'est de ma faute si tu n'a jamais été fichu d'épouser une femme de ton monde ? Quand je pense que c'est moi qui t'ai dégorgé le poireau la première fois.
FRÉDÉRIC IV :-Je t'en prie, ferme-la.
TAMARA :-D'ailleurs, ça ferait un bel article à la Une de la Presse people. Qu'en penses-tu, mon homme ?
FRÉDÉRIC IV :-Je te défends de raconter quoi que ce soit ! Va dans ta chambre, immédiatement ! (Son corps vacille de droite à gauche)
TAMARA :-A propos, à quelle heure a lieu la « Rave Party» ?
FRÉDÉRIC IV :-Je ne vois pas ce que tu veux dire.
TAMARA :-Tu n'as pas intérêt de m'enfermer, cette fois-ci.
FRÉDÉRIC IV :-Quant à toi, je te conseille de ne plus jamais t'approcher de l'autre guignol, sans quoi je te réexpédie dans ton bordel illico presto.
TAMARA :-Tu oublies que j'ai la bague au doigt, maintenant. Ca va te coûter cher, ducon ! A ce soir ! (Elle sort)
FRÉDÉRIC IV :-C'est ce qu'on verra ! (Son corps vacille de droite à gauche) Mais enfin, que se passe-t-il ?
TAMARA :-Je me demande la tête qu'il vont faire les lecteurs de « Voilà » lorsqu'ils apprendront que durant sa jeunesse, un certain Monseigneur Frédéric IV, prince de Moldoveanu, a fréquenté une prostituée dans un bordel de Panam et qu'ensuite il l'a épousée en catimini dans une minable chapelle située dans un trou perdu des Carpates ? Ah ! je m'en souviendrais de notre nuit de noce.
(Frédéric et Tamara quittent les lieux en vacillant de droite à gauche)
Fin de l’Epilogue
Fin du 54-ième épisode
Affaire à suivre dans le 55-ième épisode intitulé :
« PIT BOULE EN DANGER »
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